La difficulté pour les Sénégalais à devenir propriétaires de maisons à Dakar se reflète dans le fait que 30 % des acheteurs sont étrangers.

Ces dernières années, l’immobilier à Dakar a explosé, rendant l’accession à la propriété pratiquement inaccessible pour les classes populaires. Les prix des appartements et des maisons ont grimpé en flèche, surtout dans les quartiers centraux, atteignant entre 150 et 273 millions de francs CFA pour un bâtiment F4, selon une enquête du journal « Le Monde ».

La croissance rapide de Dakar, abritant plus de quatre millions de personnes, a vu les maisons traditionnelles disparaître au profit des immeubles, rendant les logements de plus en plus rares. Cette évolution a eu un impact majeur sur la disponibilité des habitations.

Bien que deux tiers des Sénégalais soient propriétaires à l’échelle nationale, ce chiffre tombe à seulement 46 % à Dakar, affectant principalement les habitants qui, à hauteur de 97 %, travaillent dans le secteur informel sans revenu fixe. Seulement 18 % ont un compte bancaire, limitant ainsi leur accès aux prêts, d’après les estimations du même article.

Les prix exorbitants des logements, en constante hausse depuis 2017, rendent les F4 inaccessibles à la classe populaire. Par exemple, pour acquérir un bien au Plateau, il faut débourser environ 273 millions de francs CFA, 250 millions de francs CFA sur la Pointe des Almadies et 150 millions de francs CFA à Sacré-Cœur.

Dans les quartiers périphériques, les prix varient, mais restent élevés, avec une moyenne d’environ 50 millions de francs CFA à Rufisque, 40 millions de francs CFA à Diamniadio, et autour de 21 millions de francs CFA vers Sangalkam et Bambilor. Cette tendance est en grande partie attribuée à l’augmentation du prix du foncier, multiplié par trois depuis les années 2000, ainsi qu’à l’inflation des coûts de construction et à la pression des investisseurs.

De plus, dans la périphérie de Dakar, 95 % des terrains appartiennent au Domaine national et sont donc inconstructibles, l’État n’accordant que quelques titres de propriété de manière limitée.

Des acheteurs étrangers, représentant environ 30 % des achats, ainsi que des Sénégalais de la diaspora, entre 10 % et 15 %, contribuent à cette dynamique immobilière. Ils cherchent souvent à investir dans un contexte où l’instabilité politique dans leurs pays d’origine les pousse à rechercher des opportunités d’investissement plus stables, selon Mamadou Mbaye, président de la Fédération des agences et des courtiers immobiliers du Sénégal (Facis).

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