La tension monte au Sénégal à mesure que la date de l’élection présidentielle prévue le 25 février est repoussée, déclenchant des manifestations et des heurts dans tout le pays. Vendredi dernier, à Dakar et dans d’autres régions, les affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les jeunes manifestants, provoquant des scènes de désordre et de violence.

À l’origine de ces troubles, un mouvement de contestation initié sur les réseaux sociaux depuis deux jours, exprimant le mécontentement face au report annoncé du scrutin présidentiel. Les rues de la capitale ont été encombrées par des barricades de pneus enflammés, tandis que les forces de police ont répondu avec des grenades lacrymogènes.

La liberté de la presse a également été menacée, avec l’arrestation brutale puis la libération d’une journaliste du site Seneweb, Absa Hane, qui avait été dépêchée pour couvrir les manifestations. RSF (Reporters sans frontières) a condamné le ciblage des journalistes par les forces de l’ordre, signalant que plusieurs d’entre eux ont été pris pour cible et blessés pendant les événements.

La crise politique s’est intensifiée depuis l’annonce par le président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février. Les raisons avancées incluent des allégations de corruption concernant certains magistrats chargés de l’examen des candidatures.

Les réactions nationales et internationales ne se sont pas fait attendre. Les États-Unis, par le biais de leur ambassade à Dakar, ont exprimé leur soutien à une élection libre et équitable organisée dans les meilleurs délais, tout comme l’Union européenne qui a exhorté les autorités sénégalaises à respecter le calendrier électoral conformément à la Constitution.

En réponse à cette crise, des organisations de la société civile ont lancé une initiative appelée « Aar Sunu Election » (Protégeons notre élection), visant à rétablir le calendrier électoral et à garantir la tenue du scrutin dans les délais prévus.